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Fraude à la Société Générale ? Compléments d'enquête Livre
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  • Fraude à la Société Générale ? Compléments d'enquête. Des inédits sur les commissaires aux comptes, sur les comptes, sur le contrôle interne, sur les chiffres de la fraude. Livre en vente sur Amazon.
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15 juin 2010

Le Petit Journal technique du procès Kerviel Société Générale. Jour 5. Lundi 14 juin 2010. La bombe en faveur de la défense.

Cette bombe provient de la diffusion d'un enregistrement d'une conversation téléphonique du 24 janvier 2008, jour de l'annonce de la fraude, entre un trader de la Société Générale et un salarié de BNP Paribas, avant que le nom de Jérôme Kerviel soit connu dans les médias.

Dans cet enregistrement, le salarié de BNP Paribas cite le prénom de Jérôme comme étant celui concerné par les événements, car il était au courant que JK prenait de grosses positions directionnelles sur les futures.

Très gênant pour la Société Générale. Comment est-il possible qu'un trader extérieur à la Société Générale puisse avoir le sentiment que Jérôme Kerviel traite des futures pour des grosses tailles si la Société Générale feint de ne pas l'avoir su alors que ce n'est pas le métier de JK ?

A la limite, pourquoi s'embêter à tenter de démontrer qu'un tel ou un tel à la Société Générale était au courant d'énormes positions (directionnelles ou non on s'en fiche puisque ce n'était pas le métier de Jérôme Kerviel) prises par Jérôme Kerviel sur les futures si un trader lambda de BNP Paribas le savait ?

Bilan de la journée

Matin témoin 1 Valérie Rolland

Deux bons points pour la défense, les alertes Eurex devaient être traitées encore plus sérieusement que les autres. Et la témoin ne comprend pas comment cela a été possible que des opérations en pending restent plus de 3 jours dans la base. Bon point pour la SG, la témoin indique qu’elle ne comprend pas comment JK a pu faire ça et que les faits sont là.

Matin témoin 2 Christophe Mianné n+6

Pas vraiment de nouveauté pour l’avancée technique des débats.

Après-midi opérations fictives

Là encore même si la défense parvient à montrer les faiblesses de la Société Générale (avoir pu enregistrer dans ses systèmes des opérations fictives incohérentes sans les comprendre), la défense a des difficultés à répondre lorsqu’il s’agit d’assurer que des supérieurs hiérarchiques savaient de manière directe.

L'occasion de faire le point (non exhaustif) sur les divergences entre ce qu'affirme Jérôme Kerviel et la Société Générale, pouvant notamment remettre en cause le rapport Green :

- alertes internes 74 selon Green, 2 à 3 fois plus selon JK, mais JK ne fournit pas de détail et la SG ne réagit même pas pendant l'audience ; en l'absence de plus de précisions par la défense je m'en remets pour l'instant au rapport Green et à l'ordonnance de renvoi ;

- contrôles des positions en nominal : la SG estime qu'il n'y en avait pas, JK si ; OF je penche également pour la version de la SG, c'est aussi le cas de la commission bancaire ;

- modification possible par le trader des paramètres du référentiel de transactions : non selon la SG, oui selon JK ;

- contrôle des opérations intra groupes : uniquement en fin de mois selon la SG, les autres jours du mois selon JK ;

- contrôle des flux de provisions : en fin de mois selon la SG et la commission bancaire, tous les jours selon JK ;

- somme des transferts de résultat aux autres traders fin 2007 : 10 millions d'euros avancés par JK, beaucoup moins selon la SG ;

- rapprochements Back Office Front Office, écarts provoqués par les transactions fictives logées en base tampon : oui selon JK, non selon la SG.

Je ne comprends pas pourquoi le Président du Tribunal ne cherche pas à obtenir davantage d'éléments (ceux présentés ou connus pour chacune des parties ne permettent pas forcément de conclure) pour trancher.

Détails du JOUR 5

9h35 Témoin 1 Madame Valérie Lesueur Rolland poste actuel Private Banking Monaco à la SG poste au moment des faits déontologue salle des marchés DAI. Amie de JK, se sont connus au middle office. Elle est rentrée en 98 à la SG. Elle a eu l’occasion de travailler en lien avec la base Eliot. A quitté le middle office en 2001. Est allée alors vers le service compliance. A l’époque, JK travaillait sur le référentiel des fonds OPCVM (BDR Base de référence). Elle a fait passer des examens à JK pour passer trader. Selon elle, très peu de personnes qui passent du middle office à trader. Janvier 2007, partie en congés maternité. Rentrée de congés maternité en septembre 2007. Elle a quitté Paris il y a 2 ans et demi.

Demandes Eurex. 2 personnes les ont traitées dont Vincent Duclos (un bon déontologue dira-t-elle plus tard). Méthode habituelle de traitement : demande concerne une opération, alors demande aux informaticiens pour identification, puis questions posées au trader, puis réponse au régulateur (en référant à la hiérarchie).

18 janvier 2008 incident dans le bureau. Le bureau était ouvert et une armoire également, la clé demeurant par terre. Clé habituellement caché dans un pot de fleur. A priori rien ne manquait.

Le 18 janvier 2008, a pris un café avec JK le matin comme d’habitude. Puis 2 contacts tél le 23 janvier par SMS. Le mari de Valérie Roland travaillait pour la salle de traders de JK. Elle a revu JK l’été ou automne 2008.

3 à 4 lettres de régulateurs par semaine.

Elle ne comprend pas comment JK a pu faire ça. « Les faits sont là » dit-elle.

Selon elle, JK avait l’impression d’être sous-estimé.

Répondant à une question du procureur, Eurex est un marché, pas un régulateur. A la différence de la France, où c’est l’AMF (régulateur) qui envoie des demandes. Eurex adressait des demandes 2 à 3 fois par an.

Savait-elle sur les opérations fictives ? Réponse non, elle n’en a pas entendu parler avant. Elle a eu un peu de mal à comprendre comment c’était possible, c’était irréel.

Il existe une liste des formations en déontologie suivies par JK, ce que confirme la témoin. Maître Veil en déduit qu’il est faux de croire que JK n’ait pas suivi de formation en déontologie.

A Maître Metzner, elle confirme que JK était quelqu’un de normal. Elle pense qu’il n’a pas voulu la mêler à tout ça et la protéger.

Outil MUST : outil remontant les opérations d’achat vente aux prix les plus courts, les opérations douteuses. Elle pourrait en une action ressortir toutes les opérations d’un trader.

La témoin avait déclaré aux juges qu’une demande d’Eurex doit être traitée plus sérieusement. Elle ajoute qu’Eurex étant une Bourse ils voyaient les opérations. Les sanctions étaient également plus importantes. Si elle ne comprenait pas les explications d’un trader, elle demandait à comprendre et faire traduire en termes littéraires ce qui se passait. Elle faisait relire la lettre de réponse au supérieur hiérarchique.

Questionnée sur la notion de pending, selon elle, le délai de dénouement courant du deal est pour la France de 3 jours et pour l’Allemagne de 2 jours.

10h35 Selon la témoin, aucune transaction ne peut être en pending, le trader doit identifier la contrepartie. OF Ce qui signifie que la contrepartie doit être connue.

Que pense-t-elle d’opérations qui sont restées 3 jours en pending ? cela la surprend, elle ne voit pas comment cela est possible. OF bon point pour la défense

10h42 Concernant MUST, Maître Veil fait dire au témoin qu’elle ne faisait pas de requête en dehors des demandes de régulateurs. Sauf que selon la témoin, tout n’était pas dans MUST. Il y aurait Euronext, mais à priori pas l’Allemagne ni Londres. Elle ne se souvient pas de produits restant en base tampon.

Est-ce que c’est au n+1 de s’occuper des pending de durée trop grande ? Réponse à priori non.

Incidents et contrôles : soit MUST les remontait soit par les demandes des régulateurs.

Le président pose une question sur les modifications et l’accès dans Eliot. S’il y a une modification, alors il y a traçabilité dans Eliot : produit, prix ou contrepartie.

Selon Claire Dumas de la SG un trader ne peut pas modifier les paramètres du référentiel. JK dément, il assure y avoir eu accès.

11h fin du premier témoignage. Deux bons points pour la défense, les alertes Eurex devaient être traitées encore plus sérieusement que les autres. Et la témoin ne comprend pas comment cela a été possible que des opérations en pending restent plus de 3 jours dans la base. Bon point pour la SG, la témoin indique qu’elle ne comprend pas comment JK a pu faire ça et que les faits sont là.

Témoin 2 Christophe Mianné n+6 de JK au moment des faits. Etait responsable du département dérivés GEDS 1 400 personnes 1 000 au front dont 350 traders CA de 3 MdE 250 j ouvrés cela fait 12 ME par jour.

Assure avoir fait 6 speechs par an mettant en avant l’importance de la régularité des résultats. 60 équipes dans le Monde. Pas de position directionnelle prônée.

Le témoin a rencontré à 3 reprises JK le we du 19 20 janvier 2008. Il observe 3 faits : 1 refus absolu d’aider la banque 2 déni de la vérité et des pertes, mémoire sélective car de mars à juillet 2007 il perd tous les jours 3 le 18 janvier il augmente ses positions, il sait qu’il va être découvert. Le témoin trouve que c’est criminel.

Sur la connaissance par la hiérarchie, il n’a jamais eu la moindre information. 30 MdE de nominal c’est inhumain. Selon lui, du n+1 au .., tout le monde était dévasté. Selon lui aucun mail ne montre que la hiérarchie était au courant. JK a signé la charte de déontologie, loyauté, transparence, respect des limites.

11h12 Selon le Président, comment n’a-t-il pas vu ? Réponse, risques masqués, on n’a pas été bons, mais on a été honnêtes.

Relativement à août 2007, s’il apprend le gain de 500 ME, il envoie une mission d’inspection immédiatement.

OF Mianné ne semble pas maîtriser le dossier au mieux puisqu’il semblait ignorer le débouclage d’août 2007 !

Question du Président sur la volatilité de l’été 2007 ; Réponse : crise des subprimes. OF je réitère ce que j’ai dit concernant l’évolution inverse de la trésorerie des positions des autres traders de la SG sur Fimat Francfort en juillet 2007.

11h22 Sur les nominaux, le témoin ne semble pas être catégorique sur la pertinence de la mise en place de contrôles sur les nominaux, et de citer les swaps. OF Au vu de la taille au bilan de ces swaps, chose que j’avais relevée dans mon bouquin, pas étonnant qu’il s’entête dans cette voie. Mais c’est une preuve de la financiarisation trop importante.

Il considère que 200 Me en nominal en directionnel sur un seul client en 10 mn ou 1 heure c’est déjà énorme.

Il n’aurait connu que 2 à 3 fraudes en 20 ans. Selon lui la VaR ie ce qu’on peut perdre sur 1 journée de trading à 99 % est d’environ 20 ME.

Le 19 janvier 2008, selon le témoin, JK n’avait pas la tête de quelqu’un qui avait gagné 1,4 milliards d’euros.

11h40 Question de l’avocat Martineau de la SG, sur les 8 forwards de nominaux 80 MdE (OF cela se précise, plutôt 80 que 40 grrr), qui prend l’initiative de contacter la DB ? C’est lui. Une task force est constituée le samedi par le Back Office (Claire Dumas), avec une 40 aine de personnes.

L’avocat répète d’anciennes déclarations de JK aux juges d’instruction (il avait dit que n+1 et n+2 n’étaient pas informés de ses positions de juin 2007). OF cela montre qu’il a depuis radicalisé sa défense : la SG aurait dû savoir, donc la SG savait.

12 h10 Selon Maître Metzner, jamais JK n’aurait utilisé le mot martingale (voir les transcripts), ce serait les équipes de la SG qui auraient utilisé ce mot. Le témoin insiste pour dire que c’est JK qui a utilisé ce mot.

OF Les questions de Maître Metzner ne font pas vraiment avancer le débat, comme les citations de Maître Martineau.

12h20 Question pertinente de Maître Metzner, comment les équipes de la SG ont mis 48 heures à montrer qu’il y avait des engagements de 49 MdE en 2008 ? Réponse du témoin. En fait les équipes ont regardé 2008 dans la nuit de samedi à dimanche.

Sur le débouclage, Maître Metzner demande pourquoi la SG ne s’est pas couverte sur les positions découvertes de janvier 2008 plutôt que de les liquider ? Selon le témoin, déboucler c’est se couvrir. C’est différent selon Maître Metzner.

Maître Metzner enchaîne sur ce que pouvait penser Maxime Kahn, le trader chargé du débouclage ; Mais les réponses obtenues, comme pour les autres questions, ne permettent pas vraiment à l’avocat d’obtenir des réponses favorables à la défense. C’est du standby.

Selon le témoin, défaut de supervision du n+1 Eric Cordelle.

12h 45 Fin du deuxième témoignage. Pas vraiment de nouveauté pour l’avancée technique des débats.

12h45 Projection d’un enregistrement audio retranscrit entre un trader de la SG Manuel Zabranieki et un salarié de la BNP, Guillaume Dolisi, le 24 janvier 2008. La fraude a été communiquée, Bloomberg a parlé des futures dans un communiqué, et dans le script le salarié SG évoque le prénom de Jérôme comme étant concerné par la fraude.

Cet enregistrement semble montrer qu'un salarié de la BNP savait avant la SG qu'un trader de la SG prenait de fortes positions sur les futures.

Je n'ai pas assez insisté initialement sur cette pièce à conviction étonnante et qui renforce la défense. Bien joué.

Information qui manque, l'heure exacte de l'appel. A quelle heure le nom de Jérôme Kerviel a-t-il circulé ?

Le salarié de la BNP aurait évoqué le prénom de Jérôme (Kerviel) dans un mail à un trader de la SG, ce qui aurait amené ce dernier à l'appeler. Le salarié de la BNP croyait, avant le communiqué de Bloomberg, que les positions concernaient les taux. Le communiqué de Bloomberg précisant qu'il s'agissait de futures, la salarié de la BNP, qui semblait savoir que Jérôme traitait beaucoup de futures à la SG, a fait le lien avec JK.

Autre surprise de taille, le fait que le trader de la SG, Manuel Zabranieki tente de minimiser ce que le salarié de la BNP Guillaume Dolisi sait.

Manuel ZABRANIEKI : Il n'y a pas que lui qui traite des futs à la SocGen.

Guillaume DOLISI : Non mais bon, il en traite pour des grosses parties non ? Pour des grosses tailles ?

Manuel ZABRANIEKI (SocGen) : C'est pas son métier.

Guillaume DOLISI (BNP) : Ouais mais...

Manuel ZABRANIEKI (SocGen) : Pourquoi vous pensez à lui ?

Guillaume DOLISI (BNP) : Bah non, mais parce que je savais qu'il y avait des gros....enfin ....parce qu'il spielait beaucoup sur les futs.....

le broker qui est avec lui spielait beaucoup sur les futs, c'est tout....

Et puis celui de la SG ne veut pas que les choses se sachent, celui de la BNP si :

Guillaume DOLISI (BNP) : Ouais ouais bah enfin je pense que de toute façon après les choses se sauront.

Manuel ZABRANIEKI (SocGen) : Bah j'espère que non.

Guillaume DOLISI (BNP) : Dans quelque temps tout le monde saura hein ?

Manuel ZABRANIEKI (SocGen) : Bah j'espère que non.

Très gênant pour la Société Générale. Comment est-il possible qu'un trader extérieur à la Société Générale puisse avoir le sentiment que Jérôme Kerviel traite des futures pour des grosses tailles si la Société Générale feint de ne pas l'avoir su alors que ce n'est pas le métier de JK ?

A la limite, pourquoi s'embêter à tenter de démontrer qu'un tel ou un tel à la Société Générale était au courant d'énormes positions (directionnelles ou non on s'en fiche puisque ce n'était pas le métier de Jérôme Kerviel) prises par Jérôme Kerviel sur les futures si un trader lambda de BNP Paribas le savait ?

C'est assez énorme !

L'avocat de la Société Générale Maître Veil tente de faire avaler que c'est de Moussa Bakir dont il s'agit (Guillaume Dolisi explique que le broker qui est avec JK spielait beaucoup sur mes futures), mais la ficelle est grosse.

Fin de l’audience.

14h05 Reprise de l’audience sur les opérations fictives. Saisies qui ont alimenté la base Eliot, soit par JK, soit par son assistant sur instruction.

Ce n’est que le soir ou le lendemain que JK saisit dans Eliot des opérations pour masquer les opérations non-autorisées. En fait, le reporting de risque faisait que des écarts lui étaient adressés le lendemain matin, qu’il faisait disparaître en saisissant des opérations fictives pour masquer le risque.

Selon JK, les chiffres sortis le matin étaient délirants et tout le monde en avait connaissance. L’idée selon JK, c’était que le deal ne soit pas dénoué par erreur au Back Office (pour la contrepartie pending).

Ce sont les futures pending qui ont été les plus utilisés.

14h20 Question du Président, choix des contreparties en fonction des contrôles à échapper ? Selon JK, toutes les opérations sont contrôlées une à une. Ces opérations fictives étaient là pour se couvrir dans Eliot. Il y avait rapprochement base GMI (futures) / Eliot selon JK ce qui créait des écarts. Le suivi de la base tampon était quotidien selon lui.

JK réfute l’idée selon laquelle il maîtrisait parfaitement les procédures de Back Office, citant l’écart de mars 2007.

JK revient sur les dates de valeur, standards Allemagne J+2. Tout décalage de date serait anormal et atypique. JK insiste sur le fait que des opérations de 15 MdE sont restées plus de 15 j dans la base tampon après que la date de valeur soit dépassée.

14h30 Sur les contrôles de fin de mois : passerelle (rapprochement résultat économique et comptable) et intra groupe. JK conteste et considère que les opérations intra groupe sont contrôlées chaque jour, bien avant la fin du mois. JK conteste que ses opérations puissent avoir été indétectables.

Le Président fournit quelques données de volumétrie des opérations fictives de JK : futures sur indices 250 forwards avec clickoption 53 actions OTC avec clickoption 122.

NULL : selon JK saisies imparfaites par l’assistant trader qui ne renseignait pas le broker.

Selon JK, les opérations fictives étaient incohérentes en soi. Exemple : futures en pending

14h50 JK relève que tout le monde voyait qu’il traitait tout le temps avec Moussa Bakir alors qu’il n’aurait dû être en contact avec lui qu’une fois en 3 mois.

Question du Président. Pourquoi masquer ? Réponse JK pour que la limite de 125 ME soit respectée, juste pour Eliot.

14h55 Finalité des flux de provisions ? Ne pas déclarer les résultats tout de suite. JK affirme que ces provisions sont calculées quotidiennement. D’après la commission bancaire, c’est en fin de mois. JK n’est pas d’accord.

15h00 Claire Dumas doit répondre à la question du Président en quoi ces opérations fictives étaient crédibles ? Sa réponse : pas détectables, pas détectées. Certaines opérations ont été détectées, exemple les futures pending, qui provoquaient un écart dans le rapprochement passerelle. Mais JK ne les a pas présentés comme des futures pending. Economiquement il les a justifiées autrement. D’où cette remarque du Président : les explications de JK étaient elles-aussi à la marge.

Selon Claire Dumas, JK apparaissait comme quelqu’un qui modélisait les transactions dans les SI de manière peu orthodoxe.

15h10 Retour sur mars 2007 l’alerte sur les futures pending. JK fait croire qu’il y a des turbos warrant qui deviennent échus à la date de clôture, en raison d’une barrière désactivante franchie, ce qui ne serait pas géré correctement par le système. JK a fait croire que ce problème devait être géré manuellement pour remédier à la valorisation impropre. JK aurait dû saisir un flux pro sauf que dans ce cas l’analyse de risque aurait été polluée. JK fournit alors un dossier selon elle (en fait selon JK une feuille excel et la notice en finlandais d’un warrant émis par la SG sur un sous-jacent Nokia). JK donne une taille erronée à la position, ce qui n’est pas détecté. Les tailles dépassent même celles émises, ce qui est incohérent.

Finalement, selon Claire Dumas, il existait 3 types de techniques de dissimulation : 1) choix de transactions en fonction des contrôles à échapper 2) réponses pour mal orienter les fonctions supports 3) production de faux

Selon elle, paradoxalement le fait que la taille des opérations fictives détectées par les services de contrôle soit importante rassurait le contrôleur. Claire Dumas fait d’ailleurs état de bonnes relations de JK avec le contrôleur en charge de la base tampon.

15h25 JK réfute la modification de la base BDR, il a fait des modifications dans Eliot. Selon JK, concernant 100 ME d’exposition sur les futures avec un risque annoncé à 80 ME, Sébastien Lombard, un ancien trader, a validé l’exposition et le prix et le raisonnement.

Le Président remarque que Clickoptions ne traite pas de forward, ce qui est incohérent, ce qui gêne Claire Dumas.

Selon elle, il a été demandé à JK de ne pas recourir à des modélisations impropres parce que cela donnait de la surcharge de travail aux fonctions supports. OF En gros, arrêtes de nous embêter avec tes opérations fictives.

15h40 Claire Dumas fournit des données de volumétrie sur la base tampon, mais de 2008 uniquement pour les futures janvier 4699 mars 5085. Pour 2007, les statistiques sont archivées à Chicago. La SG n’a pas jugé utile de les obtenir.

15h50 Selon JK, la banque savait car les chiffres que la SG avait sous les yeux était en inadéquation avec les activités de JK.

Questionné par le Procureur. Déduction ou information ouverte ? Réponse de JK Martial Rouyère informé des écarts de méthode de 15 ME sur 1 mois. Pour JK cela implique une énorme position. OF pas tort. JK parle ensuite de la trésorerie de 1,4 MdE fin 2007, compte tenu du montant on ne peut imaginer que ce ne soit que de la trésorerie OF compte tenu de la durée je rajouterais. JK parle ensuite des courriers Eurex. Comment son n+1 a pu participer à la réponse s’il n’a pas lu la lettre (dans laquelle une position de plus de 1 MdE est évoquée via le nombre de contrats futures Dax) ? OF en insistant sur la tréso fin 2007 et Eurex, JK se rapproche de ma théorie.

16h00 Maître Reinhart (SG) aux commandes. JK conteste que ses opérations fictives aient pu être effectuées à dessein afin de masquer ses opérations non-autorisées. C’était selon lui pour avoir une cohérence vis-à-vis des systèmes de contrôle des risques. OF c’est de la dialectique.

L’avocat rappelle les déclarations de JK début 2008 après la découverte : « je cachais mes positions par mes expositions fictives ».

16h10 Questions en rapport avec sa hiérarchie. Mars 2007, position de 5 MdE. A-t-il parlé de ces positions avec la hiérarchie ? JK répond que n+1 (arrivé en fait en avril) et n+2 ont reçu un mail lié à l’alerte. OF Je sens une confusion dans les questions réponses entre les nominaux des opérations réelles et les caractéristiques des opérations fictives. Le procureur questionne nominal des opérations réelles. JK répond positions fictives.

Le procureur. En avril 2007, 10 MdE de positions, pertes latentes 715 ME. Le n+1 vient d’arriver, selon le procureur il est impossible que le n+1 le sache. JK ne veut pas répondre et dit que c’est au n+1 de répondre. OF JK en difficulté là-dessus

JK tente de se rattraper en disant que ce n’est pas crédible de la part de la SG de passer 30 MdE de nominal fin juin 2007 sur la base d’un mail avec JP Morgan. OF Pas faux.

JK reconnaît qu’à l’époque (fin 2007 début 2008) il était dans une fuite en avant. L’avocat utilise l’expression « il n’y a pas d’issue ».

JK revient sur les déclarations de Mianné le matin qui assurait qu’en moyenne un trader faisait 20 à 30 KE. Or JK assure qu’il a déclaré 1 million de gains dans une journée, ce qui a été validé par son n+1. Et le résultat, c’est la conséquence du risque pris. OF je trouve qu’il y a assez peu d’interventions de Maître Metzner, JK se débrouille plutôt seul.

16h30 Maître Veil revient sur les positions latentes en perte mi 2007. Comment la hiérarchie peut lui laisser faire tout ça alors qu’il était en perte ? JK ne veut pas répondre.

Maître Metzner vient un peu au secours de JK en interpellant Maître Veil. « Et vous vous ne savez pas ce que vous avez en poche.

Selon JK, la somme de ses transferts de résultats aux autres traders : 10 millions d’euros.

16h40 Passe d’armes entre Maître Veil et JK sur les comptes faux fin juin 2007 de la SG. Selon JK, la perte était visible OF je pense que JK faisait référence au document dont il a parlé dans son livre, une requête qu’avait faite Martial Rouyère son n+2. Je pense que JK ignore à tort l’impact de ses opérations fictives.

Sur le flux pro saisi le 10 janvier 2008 de 1,4 MdE saisi par son assistant, JK ne se souvient plus très bien.

16h47 suspension

17h11 reprise

Maître Metzner poursuit sur la trésorerie de 1,4 MdE. C’était bien en trésorerie ? JK oui. Ce solde sert au refinancement de toutes les activités. Système Kraft : intérêts versés, cela augmente le solde de la banque.

Selon JK, les opérations fictives dans Eliot et dans la base tampon sans dépôt de garantie ou sans collatéral c’est quelque chose d’anormal. Rapprochements BO FO : écarts provoqués par les transactions fictives logées en base tampon. Claire Dumas ne semble pas d’accord.

Selon Maître Metzner, la SG ne joue pas la transparence en ne donnant pas la volumétrie 2007 de la base tampon pour les futures.

Sur les contrôles en nominal, la défense considère qu’il y en avait, la partie civile SG est en total désaccord : citant le rapport de la commission bancaires, et le fait que les propos de la défense ne concernent que l’outil proxygen.

OF A force que Maître Metzner dise que tout se sait dans une banque et que la SG savait, je continue de penser que la défense fait fausse route. Que la SG ait dû savoir, c’est utile de le montrer, mais pas pour montrer que la SG savait depuis le début, mais qu’ils ont été des incapables. Or augmenter la responsabilité de la SG doit atténuer celle de JK. Pour démontrer que la SG savait, je persiste, se concentrer sur fin 2007 et les n+1 et n+2.

Selon JK, il y aurait eu 2 à 3 fois plus d’alertes internes que 74 (rapport Green). OF nouveauté, mais quid de la démonstration apportée par la défense ?

17h35 Retour sur les achats ventes de titres Porsche de juillet à novembre 2007 : mêmes quantités mais prix différents pour dégager du résultat. 15 % du capital pris n’a aucun sens.

17h40 Le Procureur rappelle une déclaration de JK « on peut être en dépassement plusieurs jours ... pour un dépassement plus grand il faut une autorisation exceptionnelle ».

Sur le projet de Luc François de mise en place d’une taxation sur les dépassements, mise en place fin 2007 : taxation au niveau du résultat global de l’équipe (niveau manager).

Claire Dumas formule alors 3 observations : 1) localisation dans la base tampon outil GMI = outil Fimat, les services informatiques qui gèrent cet outil sont basés à Chicago OF c’est néanmoins pas très pertinent de ne pas avoir extrait 2007, et je ne vois pas comment la SG n’a pas obtenu au moins la synthèse des données, sans les états correspondants 2) pour les dépassements, certains s’expliquaient par le fait que la banque devait exécuter les ordres des clients OF déjà dit 3) limites en nominal, vision différente de celle de JK ; il existe des outils propres à chaque desk et des modules qui permettent de paramétrer ces outils exemple Proxygen

18h00 Question de Maître Metzner à Claire Dumas : quelle est la tolérance aux dépassements ? Réponse : pas de norme évidemment, s’en réfère aux graphes montrés le JOUR 4, limite de 125 ME, max de 170 ou 180 ME souvent 10 % 20 %

Maître Metzner évoque le « bon sens ». Maître Veil : « vous plaidez l’imbécilité ? » Maître Metzner « de la Société Générale oui ».

18h05 Maître Martineau (SG) demande à JK pourquoi il n’a pas informé ses supérieurs de son gain réel de 500 ME fin août. Réponse JK : à cette époque la banque avait annoncé à ses traders d’arrêter les achats, JK a demandé au n+1 comment faire pour solder sa position et le n+1 lui aurait demandé si c’était gros.

Autre question sur la stratégie d’investissement : moyennes mobiles et indicateurs économiques. Succinct selon le Président. JK propose de rédiger une note.

18h07 Fin des débats

Autres sources pour recoupement

http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20100608trib000517576/jerome-kerviel-contre-la-societe-generale-suivez-le-proces-minute-par-minute-7.html

http://www.radiobfm.com/edito/home/71128/proces-kerviel-le-bloc-notes-du-14-juin/

http://www.radiobfm.com/edito/home/71061/proces-kerviel-le-bloc-notes-du-14-juin-partie-2/

http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20100614trib000519568/proces-kerviel-une-etonnante-piece-a-conviction.html

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