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Fraude à la Société Générale ? Compléments d'enquête Livre
Fraude à la Société Générale ? Compléments d'enquête Livre
  • Fraude à la Société Générale ? Compléments d'enquête. Des inédits sur les commissaires aux comptes, sur les comptes, sur le contrôle interne, sur les chiffres de la fraude. Livre en vente sur Amazon.
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19 janvier 2016

Affaire Kerviel Société Générale. De grossières erreurs factuelles dans un article du Figaro.

On a beau être un journaliste reconnu au Figaro, on a beau avoir écrit bien plus d'une dizaine d'articles sur l'affaire Kerviel Société Générale, on ne peut que déplorer, dans un article publié huit ans après la découverte des faits, la présence dans un dernier article d'une erreur factuelle aussi grossière.

Erreur factuelle qui figure dans l'une des trois questions "fondamentales" posées par le journaliste Stéphane Durand-Soufflant auxquelles l'intéressé n'aurait jamais su répondre.

Mais comment répondre à une question fausse ?

"3. Pourquoi la banque n'a-t-elle pas encaissé le 1,5 milliard que Jérôme Kerviel avait effectivement gagné six mois avant que ses positions calamiteuses se soient dévoilées?"

Stéphane Durand-Souffland, 18 janvier 2016, Le camp Kerviel piège un vice-procureur parisien
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/01/18/01016-20160118ARTFIG00272-le-camp-kerviel-piege-un-vice-procureur-parisien.php#xtor=AL-201

Il y a même 2 erreurs factuelles :

La première erreur factuelle

Les 1,5 milliard d'euros gagnés par Jérôme Kerviel ont été générés ainsi :
- 500 millions d'euros l'été 2007
- 900 millions d'euros en novembre décembre 2007
Les positions non autorisées ont été dévoilées fin janvier 2008.
Il est FAUX d'écrire que les 1,5 milliard ont été gagnés SIX MOIS AVANT.

La deuxième erreur factuelle

Les 1,5 milliard d'euros ont bien été encaissés par la Société Générale et non sur un compte personnel de Jérôme Kerviel. Que la Société Générale dise ne pas avoir su qu'elle avait fin décembre 2007 en trésorerie un gain de 1,5 milliard d'euros (tout comme elle dit ne pas avoir su qu'elle avait un trou de 2 milliards fin juin 2007) est une autre affaire.
Il est FAUX d'écrire que la banque n'a pas encaissé le 1,5 milliard.

J'aurais préféré que la plupart des journalistes qui ont suivi l'affaire de près et complaisants à la Société Générale posent des questions qui fâchent à la banque, se les posent à eux-mêmes. Parmi ces questions qui fâchent :

1. Comment expliquer que le Directeur Financier en place, Frédéric Oudéa, ait pu par la suite être promu Président Directeur Général ? Alors que les comptes dont il avait la responsabilité étaient faux de 2 milliards d'euros au 30 juin 2007 par le truchement de simples opérations fictives d'un opérateur de marché ? Alors que les services de trésorerie sous sa responsabilité n'ont pas vu un trou de 2 milliards d'euros au 30 juin 2007 ? et j'en passe sur le contrôle interne etc ...

2 Comment expliquer que lorsque les appels de marge cumulés pour le compte de Jérôme Kerviel s'améliorent de près de 2 milliards d'euros en deux semaines de juillet 2007 (retournement des marchés) le montant cumulé de cash versé par la Société Générale à son courtier FIMAT Francfort reste stable ? Comme si finalement une position à risque inverse à celle de Jérôme Kerviel existait ?

Ces questions, posées dans mon livre (non disponible) publié à compte d'auteur en mai 2008 et répétées, le resteront tant que des réponses convaincantes n'auront pas été apportées.

Comme Nicolas Cori dans Complément d'enquête récemment, je pense que la justice aurait pu creuser davantage sur des sujets compromettants pour la banque : exemple, des serveurs Zantaz à réquisitionner ...

Rappel : je précise qu'il y a des observateurs attentifs du dossier qui ne sont pas à "ranger" dans le clan Kerviel ou dans celui dans la Société Générale, mais entre les deux ; j'ai affirmé très vite qu'en effet Jérôme Kerviel avait bien fraudé en ayant recours à des techniques de dissimulation ou en dépassant largement ses limites autorisées ; qu'un doute substantiel existait sur la connaissance par ses supérieurs n+1 et n+2 de la fraude ; que la responsabilité immense de la Société Générale devait atténuer la condamnation de Jérôme Kerviel : tel n'a pas été le cas au pénal jusqu'en appel, mais la Cour de Cassation a estimé qu'au civil il convenait de revenir sur la responsabilité de la Société Générale dans l'estimation des dommages et intérêts.

Annexe : copies écrans de la page 54 du rapport de synthèse mission Green du 20 mai 2008

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Fimat Francfort appels de marge cumulés



zoom juillet 2007

Fimat Francfort appels de marge cumulés zoom juillet 2007

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